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Othentik Newsletter #18

Dernière mise à jour : 4 juin 2020



Bonjour à toutes et à tous,  Je n'ai pas grand chose à dire d'intelligent sur le coronavirus ou le confinement, j'ai même pensé  faire une newsletter 100% sans coronavirus, histoire de nous donner une petite respiration, mais se serait aussi comme un déni de réalité, est-ce que nous n'y sommes pas un peu tous jusqu'au coup quand même? Il existe peut-être un entre-deux, où sans tomber dans une liste à la Prévert des règles du télétravail ou du confinement, je pourrai ici simplement partager quelques nouveautés, des choses que j'ai lu et qui m'ont semblé pertinentes et qui -cerise sur le gateau- pourrait être utiles par les temps qui courent. En tant que coach, je me sens particulièrement inutile en ce moment, j'ai des envies d'être infirmière, institutrices, pompier (pompière?); une plateforme de coaching en ligne avec qui je travaille occasionnellement, a demandé à tous ses coach partenaires de filmer une courte vidéo où chacun donnerait son meilleur conseil pour traverser la situation. Depuis quand les coach sont-ils des sachants? Depuis quand les coach donnent-ils des conseils? Nous accompagnons, nous faisons émerger des solutions, par des outils et des questionnements.  C'est pourquoi plutôt que donner des conseils j'ai lancé Othentik Coaching Solidaire : - Du coaching solidaire et donc gratuit pour un public qui me semble plus vulnérable que les autres, il y en a beaucoup biensûr, mais j'ai une pensée particulière pour les mères seules, qui travaillent depuis chez elle, avec un ou plusieurs enfants à charge. Pas de relais, pas de 2ème adulte pour échanger "en vrai", seules à prendre toutes les décisions. Et c'est justement là où être coachée peut prendre du sens: avoir quelqu'un qui renvoie la balle, qui nous permet d'exprimer ce qui se passe, les émotions, les pensées, et potentiellement de montrer d'autres chemins. Les thématiques peuvent être personnelles ou professionnelles, liées à la situation ou au contraire liées à une envie d'envisager l'après. - Des coaching courts "booster" pour tous les managers à tarifs préférentiels: le télétravail et le confinement font émerger des sujets nouveaux, comme le management à distance, comment rester motivé.e, impliqué.e, comment communiquer au mieux dans ces circonstances? Si vous êtes intéressé.es, ou si vous connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, c'est très simple, il suffit de me contacter par email



En parlant de questionnement, vous n'aurez pas manqué de constater que nous sommes passés des "17 choses que font tous les bons managers avant 7h du matin" aux "17 règles d'or du télétravail". je n'aime pas ces listes pour la raison suivante: elles ne tiennent pas compte de l'individu. Elles établissent des règles universelles. Comme le bannissement du pyjama au temps du télétravail, avoir un espace à soi bien délimité pour travailler, faire des pauses toutes les 2 heures.  Leur intérêt est peut-être de fournir des idées, de proposer des options, de provoquer le questionnement. La difficulté de la nouveauté c'est que nous avons beaucoup moins de place pour les automatismes, 80% de nos actions journalières sont commandées par notre inconscient: le petit-déjeuner, l'heure de la douche, le trajet pour prendre le métro, le train, le chemin à pied, tout cela est mécanique. Dans la situation actuelle, c'est épuisant car il faut absolument tout repenser. Tout est nouveau. Nous sommes contraints de passer en mode pleine conscience: - De quoi ais-je besoin, fondamentalement, pour me sentir bien? D'être utile? D'être en contact permanent avec ceux que j'aime? D'être au calme? De rire? - Comment je peux m'en approcher? Sur quoi je peux transiger, sur quoi je suis intraitable? - Comment je communique mes besoins à mon entourage? - Qu'est-ce que j'attends de mon manager? Comment lui dire? - Quelle(s) organisation(s) familiale(s) mettre en place? - Je suis de la team pyjama ou de la team comme d'habitude? En basculant dans la nouveauté on perd aussi nos appuis, d'où quelques questions à se poser: - Quels sont mes forces, mes talents que je peux utiliser à plein en ce moment? Organisation, planification, engagement, sensibilité, imagination, adaptabilité? - Qu'est-ce qui me challenge en ce moment? De sorte à séparer deux pensées bien différentes. " je ne suis pas très fort.e à ça, ok c'est comme ça, j'accepte. " VERSUS " Je suis nul.le, dans la vie. En général. Sur absolument. tout. Nul.le. un point c'est tout". Séparer ce qu'on ne sait pas FAIRE, de ce qu'on EST.


En parlant de nouveauté! Brené Brown vient de publié un podcast. J'aime beaucoup beaucoup cette femme, je crois pour sa manière de ne pas se mettre en avant, tout en assumant ses 20 ans de travail et de recherche, de ne pas s'ériger en modèle tout en proposant le fruit de ses reflexions. Le podcast est en anglais, je le trouve plutôt compréhensible malgré son accent texan, et sa joie  et sa bienveillance sont tellement communicatives que cela vaut la peine de l'entendre. Pour autant voici ce que j'ai retenu de ce premier podcast intitulé "The FFT" autrement dit "The Fucking First Time"! Je vous propose la traduction française suivante : " la Putain de Première Fois" ou PPF ! Elle y aborde la difficulté de faire les choses pour la première fois, les grandes mais aussi les petites nouveautés, l'inconfort que cela génère. Vous avouerez que son sujet est pile dans notre thème du moment! Elle étudie la vulnérabilité depuis très longtemps, qu'elle définit ainsi: être vulnérable c'est être dans l'incertitude, prendre un risque, et montrer ses émotions. Entreprendre quelque chose de nouveau est alors le paroxysme de la vulnérabilité! Or, avec l'expérience nous savons que la seule manière de traverser ce profond inconfort d'être débutant, d'être nouveau à quelque chose est simplement d'avancer, de continuer. Il n'y a pas de bouton ⏩ pour accélérer le processus, pendant un certain temps nous n'allons pas être bons. Elle ajoute qu'être capable de se tenir droit, de rester, de continuer dans cet inconfort, cette sensation profondément désagréable est la définition même du courage. Plus nous faisons des choses nouvelles, plus nous apprenons à normaliser cette période d'inconfort et cela devient vertueux. Pour accepter ce passage pas franchement marrant, elle propose cette stratégie: - Nommer la PPF quand nous y sommes: pourquoi je me sens complètement hors de contrôle? Pourquoi j'ai l'impression de ne pas du tout savoir ce que je suis en train de faire, pourquoi je me sens si mal et confuse? Mais c'est biensûr! 💡💡 Je suis entrain d'expérimenter une PPF! Nommer les choses ce n'est pas leur donner du pouvoir, c'est nous donner le pouvoir. Nommer cet inconfort nous permet de faire 3 choses: - Normaliser ce moment: Oh c'est exactement ce que je suis sensé.e ressentir, c'est exactement à ça que ressemble la nouveauté. C'est inconfortable, car avoir du courage -de faire quelque chose de nouveau-  est inconfortable. Bref tout est normal! - Remettre les choses en perspective: ce sentiment ne sera pas permanent et cela ne veut pas dire que je suis nul.le en tout. - Ré-évaluer ses attentes en lien avec la réalité:  " je ne vais pas tout déchirer tout de suite", " je ne vais pas être au top pendant un certain temps". En posant trop d'attentes, irréalisables sur les premières fois, nous nous exposons à nous sentir encore plus mal. Ce n'est plus "GO BIG OR GO HOME" mais "GO VULNERABLE OR GO HOME". Le lien avec tout ce que nous vivons ces dernières semaines? Tout est nouveau! Et sans que nous l'ayons décidé. Nous n'avons pas choisi d'être courageux.se, mais ca n'empêche que nous le sommes quand même.


Vous avez également sans doute remarqué comme de nombreux commentateurs, observateurs (si j'étais méchante, je dirai qu'ils vivent tous seuls, ou en tous cas sans enfant, dans un immense appartement ou une maison à la campagne) nous incitent déjà à profiter de cette crise sanitaire pour repenser notre monde, pour basculer dans un nouveau paradigme, il faut relire Proust et Tolstoï, prendre de nouveau le temps de s'ennuyer. Est-ce que quelqu'un dans la salle s'est ennuyé cette semaine? Il y aura un "avant" et un "après" Coronavirus. J'ai surtout le sentiment qu'il y a un "pendant". N'allons pas plus vite que la musique, nous n'avons pas encore commencer à nous ajuster à la situation, qu'il faudrait déjà repenser tout notre monde? Sur ce thème, j'ai trouvé intéressant le travail d'une coach pour mettre en perspective les évènements actuels avec la courbe du deuil ou la courbe du changement  de Kübler Ross. Nous allons traverser des étapes et ça aussi c'est normal. Voici le lien pour voir sa vidéo.


Prenez soin de vous,

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