OTHENTIK NEWSLETTER #23
- Sophie Huot
- 26 sept.
- 4 min de lecture

RALENTIR.
J’ai bien conscience que « Ralentir » est - malheureusement- un titre un peu provocateur.
Début septembre, j’écoute en marchant un épisode du podcast « sous le soleil de Platon » avec Lauren Bastide. Parmi les sujets de discussion, un de ses derniers livres « Courir l’escargot » qui révèle sa prise de conscience personnelle : « Il faut tout prendre plus lentement, je pense plus souvent à ralentir, marcher plus lentement, prendre des décisions plus lentement, laisser infuser avant de trancher ». Elle, bourreau de travail, s’est même fait tatouer le mot sur le bras.
Elle écrit : « L’escargot est lent. Quand il fait trop chaud, l’escargot dort, quand il fait trop froid aussi, ...., L’escargot est tout sauf lâche, l’escargot est puissant, il peut porter jusqu’à 70 fois son poids sur son dos, l’escargot est courageux, il est techniquement incapable de reculer, l’escargot est malin, quel meilleur moyen d’économiser le temps de transport que d’avoir sa maison sur soi. L’escargot est finalement plus déterminé que lent, il trace sa route et son trajet au sol en bavant des paillettes, l’escargot est une diva un peu pressée avec sa maison sur le dos, l’escargot c’est moi ».
Court aparté : on me surnomme « le fenwick », depuis toujours je valorise ce qui va vite, je suis impatiente et je cherche en permanence à faire vite et au mieux. C’est dire si ralentir faisait peu partie de mon vocabulaire!
Pourtant, cela a tellement résonné en moi que depuis la rentrée mon regard a changé et je remarque les bienfaits de ralentir :
Florence et moi, présentons notre parcours de leadership pour les femmes à deux représentants des Ressources Humaines d’un grand groupe. Nous restons presque 1h30. Ensemble nous échangeons, nous questionnons, nous prenons le temps de nous comprendre. C’est un délice et nous leur disons combien nous apprécions ce temps long et de qualité qu’ils nous accordent. Nous avons si souvent 30 minutes pour tout dire.
Je suis en supervision dans le cadre de mes études à l’Institut Grégory Bateson en thérapie brève et stratégique. Brève mais pas précipitée ! Le thème : je vais trop vite, je ne m’adapte pas suffisamment au rythme du client, au temps dont il a besoin pour cheminer. J’exige tout autant de moi-même, encore en formation, je dois déjà être une thérapeute aguerrie. Alors j’écris pour moi-même : « si je suis lente dans mon apprentissage alors je serai lente ».
J’effectue quelques recherches et je comprends que, d’un point neurologique, ralentir stimule la créativité et l’imagination, améliore la concentration, permet de réguler le stress. Cela a beau être contre-intuitif, quand tout s’emballe c’est à ce moment là qu’il faut ralentir.
Je me pose pour écrire cet édito et je réalise que depuis 5 ans c’est ce que nous offrons aux femmes de notre programme « Women in Leadership » : une parenthèse pour réfléchir, hors du rythme effréné du quotidien, un temps long – 9 mois - pour se poser des questions essentielles et faire de vraies rencontres.
Alors, je vous souhaite de saisir toutes les occasions qui se présenteront cette année pour ralentir, prendre votre temps et profiter.
J'ai ENTENDU ça

Le podcast GDIY avec Esther Perel « Comment réparer l’atrophie sociale avec l’experte mondiale des relations humaines »
J’ai écouté le podcast pour Esther Perel, en tentant de faire abstraction de l’interviewer tant il m’a semblé égocentré (un comble). J’aime beaucoup cette femme et j’écoute régulièrement son propre podcast « Where should we begin », chaque semaine elle nous emmène dans son cabinet pour écouter une séance avec de vrais clients. Passionnant.
Je vous conseille vivement d’écouter ce long podcast, tout ce qu’elle dit sur l’atrophie des relations sociales est d’une justesse folle. Elle cite notamment cette enquête : aujourd’hui aux Etat-Unis, 74% de la nourriture cuisinée dans les restaurants n’est pas consommée sur place ». Elle est emportée, livrée, consommée chez soi. seul(e). Peut-être entre amis, en famille, mais chez soi, à l’abri de potentielles nouvelles relations, discussions, rencontres.
Mais ce qui m’a vraiment marquée c’est une question simple et puissante (comme souvent) :
« Dans quelle(s) relation(s) donnez-vous le meilleur de vous-même ? »
La relation avec votre partenaire? La relation avec vos enfants? Vos amis? votre équipe? Votre responsable hiérarchique? La relation avec vous-même ?
Qui est le parent pauvre de vos relations? Et pourquoi ? Qui n’a pas accès à vos qualités?
J’avoue ne pas avoir échappé à ma propre séance d’auto-évaluation !
J'ai LU ça

Je lis en ce moment « Eve » de Cat Bohannon, un livre passionnant, facile à lire tout en ne cédant pas à la simplicité, et qui replace -enfin ! - les femmes au centre du récit de l’évolution.On y découvre à quel point la science médicale s’est longtemps construite sur un modèle masculin “par défaut”.
Pourquoi les femmes ont-elles été exclues des recherches ?
Parce que leurs hormones et leurs cycles étaient jugés “trop compliqués” à intégrer dans les protocoles;
Parce que les chercheurs, presque exclusivement des hommes, considéraient leur propre corps comme la norme universelle.
Parce que les laboratoires cherchaient à gagner du temps et de l’argent, en évitant les méthodologies plus longues et coûteuses que nécessite la diversité.
Parce que la santé des femmes a longtemps été réduite à la reproduction : fertilité, grossesse, contraception. Le reste ? Considéré comme secondaire.Or, cela ne va pas sans conséquence :L’exemple des antidouleurs est saisissant : les femmes les métabolisent différemment. Elles ont souvent besoin de doses plus fortes que les hommes, malgré un plus petit gabarit. Imaginez l’impact… sur une anesthésie.On peut également citer les symptômes de la crise cardiaque, si différents pour les femmes.
Lire « Eve » , c’est découvrir une autre histoire des femmes au fil des millénaires.

Je suis Sophie HUOT, Coach PCC et Formatrice.
J’ai crée Othentik Coaching en 2018 afin de promouvoir les talents féminins en entreprise et de nouvelles manières de collaborer.
Je suis certifiée :
Process Communication Model
Intelligence Emotionnelle avec le modèle EQ-i
Praticienne Narrative
Facilitatrice en Codéveloppement,
Formée à L’IGB à l'approche systémique et stratégique de Palo Alto.
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