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Mon cerveau en vacances - My Brain on vacation

(English version below)


A l'approche de l'été, les articles se multiplient pour nous expliquer comment "réussir" nos vacances, ce qui à mon sens provoque précisément le résultat inverse! Après un année passée à se plier à des agendas surchargés, à répondre aux obligations, personnelles et professionnelles, aux sollicitations, aux contingences diverses et variées, il faudrait en plus avoir la pression de "réussir" ses vacances? Et si on sortait d'une logique de réussite ou d'échec pour une fois?


Je me suis plutôt demandée ce qui se passait dans notre cerveau lorsque nous partions en vacances? La revue "Québec Science" dans un article intitulé "le cerveau aussi a besoin de vacances" nous en donne un très bon aperçu (pour lire l'article complet).


Première surprise, un cerveau en vacances est loin d'être inactif! Mais il fonctionne d'une manière différente:


"Au travail, on planifie, on mémorise, on organise, on prend des décisions et on «multitâche». Le cortex préfrontal, responsable du maintien de l’attention et de la mémoire de travail, est chauffé à blanc. De son côté, en conjugaison avec l’amygdale et l’insula, le cortex cingulaire antérieur bosse très dur pour détecter nos erreurs, transformer nos intentions en actions, résoudre des problèmes et jongler en temps réel avec plusieurs occupations. En prenant la clé des champs, on permet à ces régions cérébrales de souffler un brin. Mais on ne les laisse pas totalement en jachère. On continue d’y faire appel, mais de façon plus légère, qu’il s’agisse de lister les objets à mettre dans sa valise ou de se rappeler du trajet menant au chalet. "


Alors que se passe-t-il quand nous partons en vacances? Quand nous sortons de notre routine et de nos obligations?


"C’est précisément là qu’entre en scène le réseau du mode par défaut (RMD). Curieuse expression qui désigne l’activité du cerveau au repos, c’est-à-dire ces instants où il n’est ni à la tâche ni endormi. «Pendant longtemps, on a entretenu des idées préconçues à propos de ce qui se tramait dans le cerveau quand on ne faisait rien, raconte Sylvain Baillet qui dirige également le Centre d’imagerie cérébrale McConnell, à Montréal. On croyait qu’on y observerait peu d’activité ou que cette activité serait confuse et varierait d’un individu à l’autre. Or, avec l’avènement de l’imagerie cérébrale, la communauté scientifique a découvert avec surprise que l’activité au repos du cerveau est aussi intense et énergivore que lorsque ce dernier est accaparé par une tâche. Elle est également très structurée, couvrant plusieurs régions qui “s’allument” de façon synchronisée et spontanée, dès que le cerveau est inoccupé. Cela survient tous les jours, à tout moment, mais on peut penser que les vacances y sont plus propices.»

Et que fait-on exactement lors­qu’on flemmarde dans son ha­mac, absorbé dans son RMD? On rêvasse, on fantasme, on se projette dans le futur, on fait resurgir des souvenirs, on se rejoue des conversations, on passe en revue sa façon de traiter les autres, on replonge dans ses désirs et ses déceptions. On peut même avoir une illumination (que croyez-vous que faisait Archimède dans sa baignoire quand il a crié «Eurêka!»?). Loin d’être une perte de temps, cette forme d’intros­pection est en fait une habitude très saine. «Il est de plus en plus évident que cette pensée non dirigée est cruciale pour consolider son identité et donner du sens à sa vie, déclare Mary Helen Immordino-Yang, neuroscientifique et psychologue, qui enseigne au Brain and Creativity Institute de l’université de Californie du Sud. Malheureusement, dans le train-train quotidien, nous sommes souvent trop occupés à accomplir une tâche après l’autre, ce qui nous empêche de nous laisser aller à ce que j’appelle une réflexion interne constructive.»


Le temps que nous accordons à la rêverie, à ce temps entre parenthèse, est donc extrêmement bénéfique pour recharger nos batteries, se détendre, pour booster notre créativité, et notre faculté à résoudre des problèmes complexes.


Le temps des vacances est donc un temps où, doucement, inconsciemment presque, des idées, des pensées, des prises de conscience nouvelles vont émerger. C'est alors aussi une occasion en or de les partager avec son entourage.


A travers des questions à se poser ensemble, avec son partenaire:


- Qu'est-ce-qui m'a fait du bien cette année? Comment je peux le reproduire à l'avenir?

- Qu'est-ce qui m'a manqué? Comment y remédier?

- Quand est-ce que je me suis senti(e) confiant(e)?, courageux(se), épanoui(e)? (ou autres!)


Des questions à poser à ses enfants:


- Quels ont été les meilleurs moment de cette année? (Les enfants sont comme nous, il est nécessaire de les aider à remonter au-delà du dernier mois... ou de la dernière semaine en fonction de leur âge!)

- Que voudriez vous faire différemment l'année prochaine?


Ces conversations réservent leur lot de surprises (comme se rendre compte que du voyage à l'Ile Maurice, nos enfants gardent exclusivement le souvenir de crêpes au Nutella mangées au bord de la piscine.... soupirs...), mais nous permettent de nous connecter à ce dont nous avons vraiment besoin (et donc à nos valeurs):


" Finalement moi, ce dont j'ai vraiment besoin c'est......"

" Finalement ce qui compte vraiment pour moi c'est....."


Car surtout, gardons nous de tomber dans l'écueil de ces fausses bonnes résolutions de rentrée, que nous nous empressons d'oublier et qui ne font que nous culpabiliser!


L'article nous met cependant en garde sur un point:


"Comment arrive-t-on à mettre son cerveau en mode vacances? Les recherches en psychologie organi­sation­nelle indiquent qu’une récupé­ration pleine et entière passe par le détachement psychologique et le changement d’activation. Autrement dit, il faut s’adonner à une activité plaisante qui change les idées.....Car le véritable «tue-vacances», c’est la rumination, un état où l’on ressasse les mêmes pensées. Et cet état peut être induit… par le fameux RMD! En effet, entre la rêvasserie et la mélancolie, il n’y a qu’un pas. «En songeant beaucoup à soi, on peut en venir à broyer du noir, reconnaît Mary Helen Immordino-Yang. Pour éviter cet écueil, il faut s’occuper l’esprit... mais pas trop! Une réunion entre amis, une promenade, un bon bouquin sont d’excellents antidotes"


Alors, puisque nous venons de voir qu'un cerveau en vacances n'est pas un cerveau inactif, et qu'un bon bouquin nous aide à mettre notre cerveau en mode vacances, la semaine prochaine, je vous proposerai une petite sélection de livres à emporter dans vos valises!


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With summer approaching, numerous articles tend to explain to us how to have "successful" holidays, which leads, in my opinion, exactly to the opposite result! After a year of overloaded agendas, personal and professional obligations, solicitations, and others contingencies, we should fear about failing our holidays? And what if we escape from a logic of success or failure for once?


Instead, I wondered what was going on in our brain when we were going on vacation? The review "Quebec Science" in an article called "the brain also needs a vacation" gives us a very good overview (to read the full article, in french unfortunately, but let Google translate does its magic!).


First surprise, a brain on vacation is far from being inactive! But it works in a different way:


"At work, we plan, memorize, organize, make decisions and" multitask. "The prefrontal cortex, in charge of maintaining attention and working memory, is working really hard. In combination with the amygdala and the insula, the anterior cingulate cortex works very hard to detect our errors, transform our intentions into actions, solve problems and juggle in real time with several occupations. When we take some time off, we allow these regions to rest, but we do not leave them totally in peace, we continues to call them, but in a lighter way, whether to list the objects to put in his suitcase or to remember the ride to the cottage. "


So what happens when we go on vacation? When we leave our routine and our obligations behind?


"This is precisely where the brain's default network comes in. Curious expression that refers to the activity of the brain at rest, that is to say, those moments when it is neither working nor sleeping "For a long time, we had pre-conceived ideas about what was going on in the brain when we did nothing," says Sylvain Baillet, who also heads the McConnell Brain Imaging Center in Montreal. There would be little activity or activity that would be confusing and varies from one individual to another, but with the advent of brain imaging, the scientific community has discovered with surprise that brain's activity at rest is as intense and energy-consuming as when it is busy with a task, and it is also very structured, covering several regions that "light up" synchronously and spontaneously, as soon as the brain is unoccupied. It happens every day, at any time, but we can think that the holidays are a favorable environment "


And what do we do exactly when we're lazy in our hammock, absorbed in our Brain's default network? We dream, we fantasize, we project ourselves into the future, we remember the past, we replay conversations, we reassess our way of treating others, we plunged into our desires and our disappointments. One can even have an illumination (what do you think Archimedes did in his bathtub when he shouted "Eureka!")? Far from being a waste of time, this form of introspection is actually a very healthy habit. "It's becoming increasingly clear that this unsupervised thinking is crucial to strengthening one's identity and giving meaning to one's life," says Mary Helen Immordino-Yang, neuroscientist and psychologist, who teaches at the Brain and Creativity Institute at the University of Southern California. Unfortunately, in the daily grind, we are often too busy doing one task after another, which prevents us from indulging in what I call constructive internal reflection. "


The time we devote to daydreaming is therefore extremely beneficial for recharging our batteries, relaxing, boosting our creativity and our ability to solve complex problems.


The vacation time is a time when, softly, almost unconsciously, new ideas, thoughts, awareness and perspectives emerge. It is also a golden opportunity to share them with our loved ones.


Through questions to ask together, with your partner:


- What made me feel good this year? How can I reproduce it in the future?

- What did I miss? How to cure it?

- When did I feel confident, courageous, fulfilled? (or others!)


Through questions to ask to your children:


- What were the best moments of this year? (Children are like us, it is necessary to help them to go back beyond the last month ... or the last week according to their age!)

- What would you like to do differently next year?


These conversations are full of surprises (like realizing that from the trip to Mauritius, my children remind exclusively of Nutella pancakes eaten at the edge of the pool ... sighs ...), but enable us to connect to what we really need (and therefore to our values):


"Finally , what I really need is ......"

"Finally what really matters to me is ....."


Above all, let's do not fall into the pitfall of these false, back to school resolutions, which we hasten to forget and which only make us feel guilty!


However, the article warns us about one thing:


 "How do you get your brain into a vacation mode?" Organizational psychology research says that full recovery requires psychological detachment and activation change. Fun activities that switch off your mind..... Because the real "holiday-killer" is dwell on, a state where we rehash the same thoughts. And this state can be induced ... by the famous Brain's default network! Indeed, between daydreaming and melancholy, there is only one step. "By thinking a lot about oneself, one can come to see every thing in black, admits Mary Helen Immordino-Yang. To avoid this pitfall, it is necessary to keep your mind busy ... but not too much! A meeting with friends, a walk, a good book are excellent antidotes.


So, since we have just seen that a brain on vacation is not an inactive brain, and that a good book helps us to put our brain in vacation mode, next week, I will propose a small selection of books to pack in your suitcases!

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